Chaque fois que je pose le pied sur la place Saint-Pierre, je suis stupéfaite. J’essaie de tout saisir : la basilique Saint-Pierre en toile de fond, les colonnes parfaitement symétriques de la colonnade de Le Bernin, l’ancien obélisque égyptien, la beauté baroque de la façade et des fontaines.
Place Saint-Pierre – Tout ce qu’il faut savoir
Si vous visitez Rome, il y a de fortes chances que vous visitiez également le Vatican. Que vous visitiez la basilique Saint-Pierre et/ou les musées du Vatican (pour voir la chapelle Sixtine), vous pouvez facilement vous rendre sur la place Saint-Pierre.
Et si vous le faites, vous pourrez dire que vous avez visité un tout autre pays que l’Italie !
Voici tout ce qu’il faut savoir sur la place Saint-Pierre à Rome :
Sommaire
Qu’est-ce que la place Saint-Pierre et pourquoi la visiter ?
La place Saint-Pierre, Piazza San Pietro en italien, est l’immense espace en plein air situé devant la basilique Saint-Pierre, dans la Cité du Vatican.
La première chose qui me frappe est sa taille : 320 mètres de long et 240 mètres de large au niveau de l’ellipse (1050 x 787 pieds). La deuxième chose qui me frappe est la symétrie stupéfiante de la colonnade, largement ouverte dans l’étreinte.
Une fois que je me suis laissé envahir par ce sentiment, j’observe tous les éléments qui font la beauté de la piazza : l’obélisque égyptien au centre, les fontaines jumelles de chaque côté, dont les gouttes d’eau scintillantes reflètent la lumière du soleil, et, bien sûr, l’une des plus belles basiliques du monde.
Qui a conçu la place Saint-Pierre ?
On dit que « Michel-Ange a dessiné la basilique Saint-Pierre et que Le Bernin l’a décorée ». Si de nombreux artistes et architectes ont participé à la conception de cette église monumentale, il ne fait aucun doute que ces deux hommes comptent parmi les plus célèbres.
La basilique Saint-Pierre que vous voyez aujourd’hui a été construite principalement à la Renaissance. La basilique d’origine, que l’on appelle aujourd’hui « l’ancienne Saint-Pierre », a été construite sous le règne de l’empereur romain Constantin au IVe siècle. À la fin du XVe siècle, elle tombait littéralement en ruine et penchait fortement d’un côté. En 1506, le pape Jules II a ordonné la construction d’une nouvelle basilique.
De nombreux artistes et architectes ont participé à la conception de la basilique actuelle, le plus célèbre étant Michel-Ange. La basilique a été officiellement achevée en 1626. Maintenant que la basilique est si impressionnante, il est temps de se tourner vers l’espace qui se trouve devant elle.
À ce stade, la seule chose qui s’y trouvait était l’ancien obélisque égyptien que Domenico Fontana avait déplacé à cet endroit quelques décennies auparavant.
Le Pape Alexandre VII et Le Bernin
Certaines théories suggèrent que Le Bernin aurait également été influencé par la théorie héliocentrique, considérée comme hérétique par l’Église de l’époque.
En 1655, Fabio Chigi devient pape et prend le nom d’Alexandre VII. C’est un homme intelligent et cultivé, qui a le goût de la littérature et des arts. Le jour de son élection, le pape Alexandre VII convoque Gian Lorenzo Bernini pour discuter des idées de réaménagement de l’espace devant la basilique Saint-Pierre. Le Bernin travaillait déjà depuis des décennies sur l’intérieur de la basilique. Il avait notamment réalisé le « baldacchino », ou baldaquin de bronze au-dessus de l’autel papal.
Le Bernin a conçu le plan elliptique largement ouvert que vous voyez aujourd’hui, afin de donner l’impression que l’église accueille aussi bien les fidèles que les non-croyants. L’idée était également d’émerveiller et de convertir les infidèles, « en les éclairant sur la vraie foi ». Enfin, Le Bernin voulait s’assurer que le plus grand nombre possible de personnes puissent observer le pape lorsqu’il s’adresserait à la foule depuis le ciel.
La construction de la piazza a commencé en 1656 et s’est achevée en 1667. Le projet a nécessité 44 000 mètres cubes de pierre de travertin (acheminée depuis Tivoli, la ville voisine) et des centaines d’ouvriers.
Que faut-il voir sur la place Saint-Pierre ?
L’obélisque
Au milieu de la place Saint-Pierre se dresse un obélisque égyptien en granit rouge, sans inscription. C’est l’un des 8 obélisques égyptiens anciens de Rome. (Il y a 13 obélisques anciens à Rome, mais les 5 autres ont été fabriqués par les Romains. Pour en savoir plus sur les obélisques de Rome, consultez le site Rome Art Lover).
L’obélisque a été érigé à l’origine dans le temple du Soleil à Héliopolis (qui fait aujourd’hui partie du Caire), en Égypte. Il est possible qu’il ait été construit sous le pharaon Mencarès en 1835 avant notre ère. D’autres chercheurs pensent qu’elle a été sculptée sous le règne de Nebkaure Amenemhet II (1992 – 1985 avant notre ère). Vers 30 avant notre ère, le préfet romain Cornelius Gallus a élevé l’obélisque dans le Forum Iulium d’Alexandrie, en Égypte, sur ordre du premier empereur de Rome, Auguste. En 37 de notre ère, le troisième empereur romain, Caligula, fit transférer l’obélisque à Rome. Il a été descendu sur des rouleaux et transporté sur un bateau spécialement construit à cet effet. Vous pouvez voir une image de cette opération dans la Galerie des cartes des Musées du Vatican.
L’obélisque a été placé sur l’épine centrale du cirque de Caligula, où se déroulaient des courses de chars et d’autres jeux. Ce cirque fut plus tard connu sous le nom de Cirque de Néron, du nom du cinquième empereur de Rome. C’est ici que saint Pierre aurait été martyrisé sous les ordres de Néron en 64 de notre ère. ‘est la raison pour laquelle la basilique se trouve à l’endroit où elle se trouve aujourd’hui.
L’obélisque mesure 25 mètres de haut, ou 40 mètres si l’on compte son piédestal. Il pèse environ 330 tonnes. Il est soutenu par quatre lions en bronze à sa base et surmonté d’un blason en bronze du pape Sixte Quint. L’obélisque du Vatican est le seul obélisque (ancien) de Rome qui n’est jamais tombé et ne s’est jamais brisé.
Faites une visite guidée de la place Saint-Pierre pour une exploration approfondie de son histoire.
Le Pape Sixte V – 1586
À partir du milieu des années 1400, plusieurs papes ont voulu déplacer l’obélisque de son emplacement d’origine, près du transept gauche, afin qu’il soit centré devant la basilique Saint-Pierre. Pour ce faire, il fallait le déplacer de 300 mètres seulement. La tâche semblait pourtant impossible. On dit même que Michel-Ange a refusé d’essayer.
En 1586, le pape Sixte V a demandé à des architectes et à des ingénieurs de lui soumettre des idées pour déplacer l’obélisque. Plus de 500 hommes ont fait des propositions. Finalement, le pape a choisi son architecte préféré, Domenico Fontana, qui avait créé une petite maquette démontrant comment l’obélisque pouvait être déplacé. Vous pouvez d’ailleurs voir et lire le livre que Domenico Fontana a écrit à ce sujet sur le site des archives numériques de la New York Public Library.
Le déplacement a nécessité 900 hommes, 75 chevaux (ou plus) et 44 treuils. Fontana y est parvenu le 10 septembre 1586, après une opération de cinq mois. C’est ainsi que l’obélisque égyptien ramené à Rome par l’empereur Caligula devint le premier élément de ce qui est aujourd’hui la place Saint-Pierre.
Le pavage
L’obélisque sert également de cadran solaire (comme de nombreux obélisques dans l’Antiquité). Vous pouvez suivre l’ombre du soleil le long des 5 signes du zodiaque incrustés sur le pavement.
La piazza est pavée d’une combinaison de pavés et de blocs de travertin. Les bandes de travertin blanc rayonnent à partir du noyau central (l’obélisque), afin de souligner davantage la symétrie de la place. Sur le trottoir, vous trouverez également deux disques de marbre blanc, l’un pour le solstice d’été et l’autre pour le solstice d’hiver.
Le 21 décembre à midi, l’ombre de l’obélisque tombe sur le disque de marbre le plus éloigné de la base de l’obélisque. Le 21 juin à midi, la pointe de l’ombre tombe sur le disque de marbre le plus proche de la base de l’obélisque.
Une longue et fine bande de travertin blanc traverse la largeur de la piazza et sert de ligne méridienne, qui indique quand le soleil est à son point le plus haut dans le ciel.
Les fontaines
En 1613, l’architecte Carlo Maderno (neveu de Domenico Fontana), qui avait conçu la façade de la basilique Saint-Pierre, modifia une fontaine existante qui se trouvait à droite de l’obélisque, face à l’église. Sa fontaine a été proclamée la plus belle du monde à l’époque.
Lorsque Le Bernin a conçu la place quelque 50 ans plus tard, il s’est rendu compte que pour maintenir la symétrie, il fallait une copie identique de la fontaine de Maderno sur le côté gauche. Il l’a peut-être conçue lui-même ou a demandé à son contemporain Carlo Fontana (sans lien de parenté avec Carlo Maderno ou Domenico Fontana) de concevoir la fontaine, qui a été achevée en 1677.
Les deux fontaines se distinguent par les armoiries qui se trouvent sur les socles. L’aigle et le dragon appartiennent au pape Paul V (Borghèse), tandis que les étoiles appartiennent au pape Clément X (Altieri).
La colonnade
Le Bernin a conçu sa colonnade de manière à ce que les deux bras semblent se tendre dans une gigantesque étreinte. Cette forme symbolise les bras de l’église qui embrassent le monde.
Les colonnades se composent de quatre rangées de colonnes doriques, soit un total de 284, et de 88 pilastres. Les colonnes mesurent 20 mètres de haut et 1,6 mètre de large. Les colonnes ont une profondeur de 4, ce qui donne 3 voies parallèles. La voie centrale est accessible en voiture et les autres voies sont réservées aux piétons.
La colonnade est couronnée des armoiries de Chigi, car c’est lui (le pape Alexandre VII) qui l’a commandée. En fait, vous verrez ses armoiries dans de nombreux endroits de la place Saint-Pierre et dans de nombreux autres endroits de Rome.
Les statues
Au sommet de la colonnade du Bernin se trouvent 140 statues de saints. Les disciples de Le Bernin les ont réalisées en 1670. Elles mesurent environ 3 mètres de haut et représentent de nombreuses figures importantes du catholicisme, comme des papes, des saints et des martyrs. Trente-huit des statues représentent des femmes.
Vous verrez également deux statues de part et d’autre de la basilique, représentant les saints Pierre et Paul, patrons de Rome.
Illusions d’optique
Une chose amusante à faire sur la place Saint-Pierre est de regarder les illusions d’optique. La première illusion d’optique concerne le dôme de Saint-Pierre. Si vous vous tenez juste en dessous de la façade, vous ne pouvez même pas voir le dôme. Plus on s’éloigne de la façade, et même de la place Saint-Pierre, plus on voit la coupole, et plus elle semble haute.
En fait, la meilleure façon de voir le dôme de Saint-Pierre n’est même pas sur la place Saint-Pierre, mais depuis un pont sur le Tibre.
La deuxième illusion d’optique est la colonnade elle-même. Juste à côté de l’obélisque au centre de la place, cherchez les plaques de marbre circulaires qui indiquent les foyers de l’ellipse. Elles portent l’inscription « centro del colonnato » (centre de la colonnade). Si vous vous tenez sur l’une de ces plaques et que vous regardez vers la colonnade, vous ne verrez qu’une seule rangée de colonnes parfaitement alignées au lieu de quatre.
La frontière entre l’Italie et le Vatican
La colonnade marque la frontière entre l’Italie et l’État du Vatican. Une bande de travertin au sol relie les deux extrémités de la colonnade et marque la frontière entre les deux pays.
Le coeur de Le Bernin / le coeur de Nero
Tout près de l’obélisque, on peut voir une pierre qui représente la Rose des vents, le vent du sud-ouest étant le « libeccio ». L’un des pavés voisins a la forme d’un cœur (il faut regarder attentivement).
Selon la légende que vous préférez, c’est :
- Le cœur de l’empereur romain Néron, responsable de la mort de saint Pierre dans le cirque voisin de Néron, qui est ressorti de la tombe, comme une malédiction pour l’église.
- L’œuvre de Le Bernin, comme symbole d’un amour perdu.
- L’œuvre de Michel-Ange, symbole d’un cœur brisé.
- Placée là par une femme en souvenir de son mari injustement condamné à mort.
Que se passe-t-il sur la place St-Pierre ?
La plupart des mercredis, lorsque le pape est en ville, il donne l’audience papale sur la place Saint-Pierre. Les exceptions sont le mois de juillet, lorsque le pape est en vacances, et les jours de grand froid ou de pluie, lorsque l’audience a lieu à l’intérieur de la salle Paul VI.
Le dimanche, lorsque le pape est en ville, il prononce l’Angelus Domini depuis une fenêtre du Palais apostolique.
Lors d’occasions spéciales, comme l’élection d’un nouveau pape, une canonisation ou à Pâques, 3 à 400 000 personnes peuvent remplir l’immense place.
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La place Saint Pierre est un endroit magnifique à visiter à Noël, lorsqu’il y a un magnifique arbre et une crèche grandeur nature en plein centre.
Quand peut-on visiter la place Saint-Pierre ?
La visite de la place Saint-Pierre est gratuite et ouverte tous les jours de 6h30 à 23h. Autrefois, elle était ouverte toute la nuit, mais ces dernières années, une petite barricade a été érigée et elle est désormais fermée la nuit. Vous pouvez visiter librement la place Saint-Pierre tant qu’aucun événement ne s’y déroule, comme une messe ou une audience papale.
Pour ce type d’événement, il faut s’attendre à devoir passer par les services de sécurité avant même de mettre les pieds sur la place.
La visite de la piazza est gratuite et peut se faire (presque) tous les jours de 6h30 à 23h. Lorsque vous franchissez la ligne blanche sur la place, vous quittez littéralement un pays (l’Italie) et entrez dans un autre (l’État du Vatican).
Comment se rendre à la place Saint-Pierre ?
La Cité du Vatican se trouve sur la rive ouest du Tibre. La plupart des autres attractions touristiques de Rome (Panthéon, marches espagnoles, fontaine de Trevi, Colisée, Piazza Navona) se trouvent du côté est. Vous devrez donc traverser le Tibre pour vous rendre sur la place Saint-Pierre.
A pied
La meilleure façon d’arriver à la place Saint-Pierre est de remonter la Via della Conciliazione, une rue qui commence au Château Saint-Ange. Cela vous permet de découvrir la place et la basilique de manière spectaculaire à mesure que vous vous en approchez. Vous pouvez également entrer sur la place Saint-Pierre par les deux côtés.
Métro ou Bus
Outre la marche, vous pouvez également vous rendre à la place Saint-Pierre en utilisant les transports publics.
Depuis le centre de Rome : Le moyen le plus simple de se rendre au Vatican est le métro. Prenez la ligne rouge A jusqu’à Ottaviano. Lorsque vous sortez de la station, vous ne verrez pas le Vatican, mais vous suivrez la foule. Descendez la Via Ottaviano jusqu’à la Piazza Risorgimento. Continuez jusqu’à la Via di Porta Angelica au bout de laquelle vous apercevrez la célèbre colonnade à travers une petite arche.
Vous pouvez également vous rendre à la place St Pierre en bus. Les lignes 62, 64, 190, 916, 46, 98, 982, 46 et 881 s’arrêtent toutes à Via di Porta Cavalleggeri.
Depuis la gare Roma Termini, vous pouvez prendre le bus 40 (arrêt P.ZA PIA/CASTEL S. ANGELO) et, après 7 arrêts, descendre à TRASPONTINA/CONCILIAZIONE, près de la Via della Conciliazione.
De Civitavecchia
Si vous vous rendez sur la place Saint-Pierre pour visiter le Vatican lors d’une escale de croisière, vous pouvez facilement prendre le train.
À la gare de Civitavecchia, prenez le premier train régional à destination de Rome. Le trajet devrait durer moins d’une heure. Descendez à la gare de Roma San Pietro. La place se trouve à environ 10 minutes de marche.
